Samedi 22 décembre.
Hier était une journée spéciale. Les rues étaient vides, seuls quelques barbecues de fortune installés ça et là par des enfants désireux de gagner quelques dirhams en calcinant les têtes et pattes des infortunés moutons assez gras et vieux pour être sacrifiés.
Dans la famille de Simo, il y avait deux endroits importants : chez son frère et chez ses parents. Son frère habite au rez de chaussée d'une immeuble de 4 étages. Une cour centrale et commune fut le théatre des opérations. 5 moutons attendaient patiemment la mort, le décapitage, le dépeçage, le vidage et le mangeage. Des bouchers professionels et itinérants passent leur journée à éxecuter leur besogne. Dans la cour, les hommes observent, aident un peu les bouchers, boivent un thé, rigolent. Les femmes aussi rigolent, elles préparent, découpent nettoyent et fredonnent des ritournelles. La nièce de Simo, Rehab, pleure un temps puis sort jouer avec un gamin de son âge.
Lorsque j'arrive dans cette cour, je suis à peine reveillé, impressionné par ces rues pleines d'une fumée poisseuse et d'un ciel qui pleure. Acceuillit chaleureusement pare Foued et Sana (frère et bell esoeur de Simo), puis par tous les autres... il y en a même une qui dit à Simo qu'elle ne serait pas fachée de se marier avec moi. Il y a aussi les têtes pas encore transformées en charbon qui m'observent avec un oeil de travers. J'ai le ventre qui se rebelle. J'ai un temps la vilaine impression que je vais dégeuler au milieu de cette fête populaire... la hshouma (la honte). Mais je me reprend et garde en moi ce trop plen de nourriture vagabond.
Les premiers plats dégusté sont le coeur, le foi et un autre organe que mon savoir anatomique à oublié de mémoriser. Ces abats sont préparé en brochette et dégustés avec le pain. Délicieux. C'est assez étrange et agréable pour le petit citadin européen que je suis de manger un truc qui fut irrigé par le sang vivant d'un animal qui est mort il y a moins de deux heures.
Retour chez les parents. Le père de Simo alpague deux bouchers et les invite a se grouiller de venir préparer son mouton.
C'est sur la terrasse de leur immeuble moderne qu'a lieu en tout hate le sacrifice. En effet, cette année, l'Aïd coïncide avec le vendredi, donc double prière ( le vendredi est la journée importante de la semaine pour un musulman) et le père est presque en retard pour se rendre à la mosquée ou la prière est dirigée par un Imam très populaire car indépendant des injonctions étatiques. En effet, depuis les derniers attentats de Casablanca du 16 mai 2003, les autorités donnent aux Imams un thème obligatoire pour la prière du vendredi. L'imam de cette mosquée appréciée de Fes aborde rapidement le thème obligatoire si celui-ci ne lui convient pas et ensuite parle de ce qu'il souhaite.
Petite précison : dans la religion Islamique, l'imam est l'homme qui dirige la prière, et, à l'époque du prophète Mohamed (Mahomet) une de ses femmes (Aicha sa préférée) et donc toutes les femmes pouvaient aussi diriger la prière. Aujourd'hui, n'importe quel musulman mâle peut diriger la prière et donc porter le titre d'imam. Le seuls conditions sont d'être le plus savant des passages du Coran, le plus bon dans son coeur, et souvent d'être le plus vieux (et d'avoir les bon chromosomes bien entendu). Par exemple, lorsque 4 musulmans prient dans un même lieu, l'un d'entre eux est désigné pour être imam. La prière commune est plus bénéfique que la prière solitaire me dit Simo...
Bref, le père de Simo égorge le mouton de mes insomnies et file à la mosquée. Je suis seul avec eux et prends des photos. Les bouchers le laisse se vider un peu et dans un geste brutal condamné par son complice, l'un des deux fait pénétrer ses mains dans la plaie béante et brise les cervicales de mon ex-voisin de balcon. Lorsque je dis ça plus tard à Simo, il est furieux. Il est obligatoire de le laisser mourir tranquilement par respect pour lui. Il ont fait ce geste pour accelerer le schmilblik et pouvoir passer au suivant. Ils préparent la bête à moitié et demande une forte somme, ce qui enerve Simo. C'est ensuite au tour de la mère et de la grand-mère de Simo de travailler.
Nous retournons chez son frère.
Nous revenons chez ses parents.
Nous sortons avec ses amis. Direction le café ODYSSéE. Beaucoup de jeunes gens, filles et garçons. Je parle du O et, comme à chaque fois desormais, les gens sont très receptifs. Grâce à ces nouvelles discussions, comme à chaque fois, le projet se précise. Cette fois-ci, nous sommes dans un nid d'informaticiens. Le site web du O se discute autour d'un café très noir. Les idées et les mails sont échangés. La discussion dérive ensuite sur le confli israelo-palestinien amalgamé avec les problemes religieux. Une fois desamorcé cet amalgame, c'est le gouvernement, et pas le peuple (attention aux amalgames), américain qui subit les foudres d'une dizaines de jeunes hommes. La discution s'étire et passe en revue les horreurs du siècle passé en matière de politique internationnale Américaine, je leur en apprend un peu plus. Bien entendu, j'en profite pour faire un peu la publicité du président des Francais. Nous rigolons pour ne pas pleurer. Nous nous posons les sempiternelles questions de comment changer cet état de fait et nous accordons sur une réponse : l'union de la majorité des petits face à le minorité de ces quelques grands qui nous écrasent. Je pourrai soupirer comme je l'ai si souvent fait en réalisant l'impossibilité de ce voeux, mais je souri car desormais je peux avancer une réponse... vous avez deviné laquelle?
Sur le chemin du retour, je lève les yeux au ciel. Autour de la lune, les nuages sont organisés en un cercle parfait d'un gigantesque diamètre. Simo a les larmes aux yeux car il y voit une intervention divine.
Arrivé dans l'appartement familial j'invite la mère et la soeur à observer ce phénomène. Cette dernière nous dit que nous sommes sur la bonne voie, que nous n'avons pas à nous inquieter car nous sommes protégés.
J'en suis bien convaincu.
samedi 22 décembre 2007
jeudi 20 décembre 2007
envie de meurtre matinale...
Jeudi 20 dec.10h00.
Impossible de dormir. Le mouton, sur le balcon, a décidé de s’engager dans un grand monologue. Il bêle vraiment très fort. Il y a moins de 24 heures, je lui caressais la tête avec une pointe de pitié au bout des doigts. Maintenant, c’est avec un soupçon de haine et un esprit revanchard que je l’imagine égorgé demain matin. Les sentiments humains sont changeants.
Simo et Mimi dorment paisiblement les salauds.
Je songe à mon futur dans cette aube mélancolique.
Forcément c’est pas la grande pêche. Je me demande où j’ai envie de continuer mon histoire après la fin de cette année scolaire. Il me faut ce putain de diplôme de prof pour avoir la liberté de me balader ou bon me semble avec un statut impeccable. Je suis déjà peiné de devoir quitter le Maroc au mois 4 (avril) car je ne sais pas si j’aurai eu le talent faire vivre le O et surtout celui de lui faire me survivre… Beaucoup de questions sur le travail que cette période de vacances n’arrange pas à résoudre ou rassurer. Comment vont se comporter les ambassadeurs, comment vont réagir les lecteurs, comment je vais tenir… tout cela, je dois pour l’instant le laisser au futur et me concentrer sur ma haine de la bestiole laineuse qui me vole mon repos. C’est plus simple.
Ou plutôt, reprenons le cours de ce que je dois vous raconter...
Revenons donc sur ce nouvel appartement que j’ai eu l’honneur d’inaugurer la veille de notre départ pour Fès.
Nous l'avons déjà baptisé "madrassa dial cercle". Il sera notre lieu de création à Abdkrim et moi ; à beaucoup d'autres nous esperons.
Situé à moins de 5 minutes de l'école des beuax-arts ou je me suis résolu a ne donner cours qu'au premières années; il est perché au deuxième étage d’une traditionnelle maison Tétouanaise, juste au dessus d’un appartement occupé exclusivement par des femmes (mère et filles), ce qui a l’amusante particularité de rendre jaloux quelques amis mâles. Il est composé de quatre pièces et d’une entrée. Une d'elle est utilisée comme pièce d’eau : trou-toilette, lavabo avec eau froide fenêtre. Une autre sera transformée en bureau avec pc-connexion internet et mobilier adéquat recueillant tous les documents officiels du O et de nous. Elle sera la pièce propre et calme ou le recueillement et la minutie seront de mise. L’autre pièce, face à l’entrée, deviendra la salle d’accueil de nos amis et du public ainsi que l’atelier de réalisation de nos histoires. Elle sera conviviale, pleine du mobilier traditionnel Amazigh ramené par nos petit dos du village natal d’Abdkrim, et servira de chambre d’amis lorsque la notre sera trop pleine. Ce sera la pièce principale de cette école du O. Enfin la dernière sera l’espace privé (la seule bénéficiant d’une porte) où nous nous reposerons, lirons, rêverons et accueillerons les filles du dessous.
Ce lieu doit être celui qui invente et rassemble, qui stimule et rassure. Nous devons le créer comme une oeuvre afin qu'il soit fécond. Cette création sera un travail a part entière mais ne doit pas s'envisager autrement. Il faut que le visiteur comprenne les principes du O en pénétrant. Je sais encore comment bien organiser cela, mais on a les vacances pour en parler avec Abdkrim.
En attendant, je suis assis dans ce cyber depuis 3 heures et le taulier fait de gros yeux... je crois qu'il veut fermer.
Je suis désolé si les dessins ne s'affichent pas bien et promet de regler ce probleme au plus vite ainsi que de mettre toutes les photos en odre...
Demain c'est l'AID EL KBIR ; vendredi 21 décembre. Je pense que la prochaine fois que mon postérieur viens dans un cyber, je vous raconte ça.
Prenez bien soin de vous en cette période de fête internationnale (ou peu s'en faut).
A bientôt.
Impossible de dormir. Le mouton, sur le balcon, a décidé de s’engager dans un grand monologue. Il bêle vraiment très fort. Il y a moins de 24 heures, je lui caressais la tête avec une pointe de pitié au bout des doigts. Maintenant, c’est avec un soupçon de haine et un esprit revanchard que je l’imagine égorgé demain matin. Les sentiments humains sont changeants.
Simo et Mimi dorment paisiblement les salauds.
Je songe à mon futur dans cette aube mélancolique.
Forcément c’est pas la grande pêche. Je me demande où j’ai envie de continuer mon histoire après la fin de cette année scolaire. Il me faut ce putain de diplôme de prof pour avoir la liberté de me balader ou bon me semble avec un statut impeccable. Je suis déjà peiné de devoir quitter le Maroc au mois 4 (avril) car je ne sais pas si j’aurai eu le talent faire vivre le O et surtout celui de lui faire me survivre… Beaucoup de questions sur le travail que cette période de vacances n’arrange pas à résoudre ou rassurer. Comment vont se comporter les ambassadeurs, comment vont réagir les lecteurs, comment je vais tenir… tout cela, je dois pour l’instant le laisser au futur et me concentrer sur ma haine de la bestiole laineuse qui me vole mon repos. C’est plus simple.
Ou plutôt, reprenons le cours de ce que je dois vous raconter...
Revenons donc sur ce nouvel appartement que j’ai eu l’honneur d’inaugurer la veille de notre départ pour Fès.
Nous l'avons déjà baptisé "madrassa dial cercle". Il sera notre lieu de création à Abdkrim et moi ; à beaucoup d'autres nous esperons.
Situé à moins de 5 minutes de l'école des beuax-arts ou je me suis résolu a ne donner cours qu'au premières années; il est perché au deuxième étage d’une traditionnelle maison Tétouanaise, juste au dessus d’un appartement occupé exclusivement par des femmes (mère et filles), ce qui a l’amusante particularité de rendre jaloux quelques amis mâles. Il est composé de quatre pièces et d’une entrée. Une d'elle est utilisée comme pièce d’eau : trou-toilette, lavabo avec eau froide fenêtre. Une autre sera transformée en bureau avec pc-connexion internet et mobilier adéquat recueillant tous les documents officiels du O et de nous. Elle sera la pièce propre et calme ou le recueillement et la minutie seront de mise. L’autre pièce, face à l’entrée, deviendra la salle d’accueil de nos amis et du public ainsi que l’atelier de réalisation de nos histoires. Elle sera conviviale, pleine du mobilier traditionnel Amazigh ramené par nos petit dos du village natal d’Abdkrim, et servira de chambre d’amis lorsque la notre sera trop pleine. Ce sera la pièce principale de cette école du O. Enfin la dernière sera l’espace privé (la seule bénéficiant d’une porte) où nous nous reposerons, lirons, rêverons et accueillerons les filles du dessous.
Ce lieu doit être celui qui invente et rassemble, qui stimule et rassure. Nous devons le créer comme une oeuvre afin qu'il soit fécond. Cette création sera un travail a part entière mais ne doit pas s'envisager autrement. Il faut que le visiteur comprenne les principes du O en pénétrant. Je sais encore comment bien organiser cela, mais on a les vacances pour en parler avec Abdkrim.
En attendant, je suis assis dans ce cyber depuis 3 heures et le taulier fait de gros yeux... je crois qu'il veut fermer.
Je suis désolé si les dessins ne s'affichent pas bien et promet de regler ce probleme au plus vite ainsi que de mettre toutes les photos en odre...
Demain c'est l'AID EL KBIR ; vendredi 21 décembre. Je pense que la prochaine fois que mon postérieur viens dans un cyber, je vous raconte ça.
Prenez bien soin de vous en cette période de fête internationnale (ou peu s'en faut).
A bientôt.
PREMIER VOYAGE DU "O'' (pas le temps de mettre toutes les photos, le cyber ferme)
Assis dans le débarra de l’appartement de mon petit frère adoptif. Nous sommes le dimanche 16 décembre et je me réveille péniblement. J’écris sur le pc portable qu’Abdkrim a laisse ici.
Il y a une semaine, je travaillais dans ce même appartement à la confection de la première version du numéro zéro du O. Bandes dessinées, textes et charte graphique. Aujourd’hui je vais travailler à la version 1.2 de ce premier pas imprimé. Version inspirée et commanditée par le voyage que nous avons vécu Aziz, Abdkrim et moi ; le esssoueri (Essaouira), le Slaoui (Salé) et le Belgi-francaoui-tetouani-casaoui (…).
Dans la nuit du mardi au mercredi dernier, après 4 jours de travail acharne et collectif, nous prenons la route de Tétouan vers Casablanca (Dar El-Beida) afin d’y effectuer le premier voyage du O. Avec nous, la maquette fraîchement et difficilement obtenue. Je voulais apporter des exemplaires photocopiés et reliés, mais le temps et la technique n’ont pas suivi. Nous partons comme des guerriers, les femmes et hommes de notre tribu nous ayant serré une dernière fois dans leurs bras en demandant au dieu tout puissant de veiller sur nous et de nous faire revenir victorieux et si possible entier. Personne n’a pleuré, mais c’était pas loin… Nous partons plein d’espoir de conquête et avons comme arme 8 feuilles à photocopier, une agrafeuse (de loin l’objet le plus dangereux) et des rendez-vous plus ou moins confirmés dans quatre écoles différentes, à Casa, Rabat et Kenitra.
Nous arrivons à la gare de Bus de Casa à 08h30 du matin… je fais un bon de trois ans dans un passe brumeux et y retrouve ces lieux déjà visité lorsque’avec mon amoureuse, nous avions rejoint Marie qui terminait un travail dans l’association Bayti qui s’occupe des enfants vagabonds. Elle nous avait explique comment ces enfants n’avaient au maximum que 48h de relative tranquillité avant d’avoir de gros soucis dans cette capitale économique qu’est Casa. 48h maximum avant d’être détournés par des aînés maléfiques et emportés dans le cercle mortel de la violence, de la drogue, de la prostitution et de l’esclavage. Beaucoup de ces enfants sans domicile arrivent toujours par cette même gare que nous foulons en ce mercredi 12 décembre 2007.
09h20, nous sommes devant cette école des beaux-arts que je vois pour la deuxième fois. J’ai eu plusieurs contacts mails et téléphonique avec Abdelaziz Mouride afin qu’il organise notre première exposition du O devant les étudiants de BD (les autres aussi j’espère). Nous arrivons avant lui et croisons un des étudiants de troisième année. « Quoi, une réunion autour d’un projet d’édition de BD ? nan, le professeur Mouride nous n’a rien dit…ET TOI ! (il interpelle une première BD) tu es au courant qu’une conférence va avoir lieu a 10h sur l’avenir de la BD au Maroc ?
- Non, pas du tout… »
Ca commence bien : « Venez à 10h00 et prévenez vos amis, camarades de classe, et tous ceux qui sont intéressés par la BD en général !!! »
Il est 09h15 et nous devons trouver l‘endroit pour photocopier la maquette afin de pouvoir leur laisser des exemplaires.
09h45, Mouride arrive le sourire aux lèvres et nous conduit au directeur afin de nous présenter. Celui-ci arbore la même expression que j’avais perçu dans les yeux d’un officiel venu visiter en grande pompe le dernier festival de bd de Tétouan ; 15 tonnes de lassitude accrochées à chaque paupière et une attention proche du curcurbitace agonisant. Un bonheur. J’expédie l’explication car j’ai besoin du reste d’énergie parcourant ma carcasse pour les étudiants que nous allons bientôt rencontrer.
C’est une chance, le mot a bien circulé. Ils sont nombreux. Nous, intimidés.
Explication en français, précisions de mes frères en Dérija, questions, yeux qui brillent, intérêt, rires et promesses.
Nous sommes interrompus par Mr Mouride, présentant un ami a lui projetant de créer un site internet où serait archivés toute la bd marocaine. Nos projets convergent et peuvent être complémentaires ; ça peut être une bonne chose.
Nous continuons de parler avec les étudiants, mais des professeurs nous pressent de finir car d’autres cours ont déjà commencé.
Nous poursuivons quand même dans la cour. Abdkrim et Aziz redéfinissent les zones obscures laissées par mon explication française. Nous rions beaucoup et buvons un thé offert par la maison.
L’heure du repas ayant fait son apparition, ce sont deux charmantes jeunes femmes qui nous guident dans cette grande ville vers un lieu de sustentation rapide et bon marché et sacrément local : le shawarma ! Flash-back, nous avions mangé exactement ici il y a trois ans avec Marie. C’est hors de prix pour un sandwich, 25 DH …nous sommes bien dans une capitale.
Nous discutons de la vie, des amours et des études. Les problèmes de l’école des beaux-arts de Casa sont proches de ceux de Tétouan.
Cigarette, partagée (toujours) avec Abdkrim, visite de la vieille ville où mon grand-père est né et a grandi, charme des étudiantes et retour aux bozarts.
Nous avons prévu d’aller (grâce une ancienne élève de Tétouan) dans une école d’art privé nommée Art Com. Elle devait préparer notre venue en sa qualité de nouvelle prof dans cet établissement…
Nous débarquons comme trois intrus, dans cet univers où le droit d’entrée se compte en dirham, 4000 pour être exact, et par mois s’il vous plait, le prix d’une école d’art privé en Europe… La secrétaire nous envoie dans un bureau et nous promet qu’un certain m’sieur Machin va venir. On attend, on rigole de tout ce faste et m’sieur Machin débarque, nous faisant bien comprendre que cela ne l’intéresse que peu, qu’il ne peut pas nous mettre en contact avec les étudiants car ils sont en cours, et que la prochaine fois, il serait bon de prévenir un peu à l’avance !!! Heureusement, un étudiant passe par là, et reconnaît Abdkrim, avec qui il a participé à un stage d’animation l’an passé. Nos photos commencent ici.
Cet étudiant s’appelle Ali, et deviendra au terme de la discussion, notre ambassadeur du O dans cette école.
Photo devant le bâtiment, nous avons conquis cette école.
Retour aux beaux-arts, on retrouve les étudiants et les débats recommencent.
Dans une salle en haut, Abdelaziz Mouride rend les planches et les notes. Il a une bonne façon de voir l’enseignement, mais n’a malheureusement que peu de savoir à partager dans ce domaine qu’est la bande dessinée… Il essaye d’expliquer des choses relatives à la typographie dans les phylactères, des infos qu’il a apprises sur un de ces sites qui vous expliquent LA BANDE DESSINE EN 3 ETAPES. C’est comme les livres pour apprendre à faire du MANGA ! Je déteste ça. Leurs informations sont réductrices, directives, parfois fausses et surtout tellement éloignées d’une réflexion autour de le narration et de la moindre petite ouverture vers un ailleurs encore inconnu. Ces sites ne se concentrent que sur le dessin et sont loin de parler de cet art qu’est la BD. Quoi qu’il en soit, il m’invite à discuter autour de ce sujet et c’est parti : je me passionne, je vole d’un sujet à l’autre, de la place d’une bulle dans la case rapport au sens de lecture à l’intérêt possible de jouer avec différentes typos, à l’opportunité d’écrire un passage illisible si cela vient apporter une tension dans l’histoire, à la mise en case du texte, tronçonnée de manière à suivre les respirations de la voix, ou pas…etc.
Bien entendu je dis pas mal de conneries aussi, dû à l’emportement, mais je supporte mal que des gens enferment cet art qui est pourtant si vaste, si jeune et si vieux, en tout cas si important aujourd’hui… M’enfin la nuit tombe et le gardien de l’école nous chasse.
Il est 19h00 et nous prenons un café mérité avant de rejoindre tonton Aziz chez lui. Nous en avons plein la tête, les yeux, le cœur et le bide. Abdkrim parle en Amazigh au serveur. Beaucoup de commerces de Casa sont tenus par des Amazigh me dit-il. Je n’arrive pas encore bien à les différencier des Arabes, mais je commence dès ce soir à m’entraîner. Ça se joue entre les yeux, la forme du nez, du visage et la couleur de la peau… et aussi, « tu verras jamais des Amazigh avec le visage tout balafré de cicatrices, ça, c’est les Arabes. Les Amazigh sont des gens pacifiques. »
Nous décidons, à mon grand regret et celui de mes lombaires, de rejoindre l’appartement d’Aziz à pied…je trouille que celui-ci soit très très loin, mais une seule une grosse demi-heure nous y emporte.
Accueil des plus chaleureux, dîner succulent, blagues à pleurer de rire, discussion politique à couteaux tirés et sommeille des justes. Il est minuit et le réveil est placé à 09h30.
À 08h30, les autres se foutent de moi car je suis encore ensommeillé. A 09h30 quand le réveil sonne enfin, nous sommes lavés, repus et prêts à partir.
Il fait beau et pollué en ce Jeudi matin 13 Décembre et nous allons, sur les conseils-obligations d’Aziz, assister à une exposition des travaux d’un certain Saïd Bouftas. Inconnu de moi, mais puisque nous n’avons pas de rendez_vous avant l’après-midi, yallah.
En chemin, dans notre errance, nous croisons Icham, qui nous reconnaît en tant qu’artiste, le fait qu’Abdkrim ait décidé de porter le drapeaux sur ses épaules doit y être pour quelque chose.
Discussion sur notre projet, échange d’adresse mail et offre du numéro zéro. Dans sa gentillesse, il nous indique la route à suivre pour aller au point de repère le plus proche de la Casa del Arte (lieu d’exposition). Nous perdons grâce à ses judicieux conseil une bonne heure de marche, mais visitons une face de Casa qu’aucun de nous ne connaissait. Personne sur le chemin ne sait ou se trouve la Casa del Arte et c’est presque par hasard que nous tombons dessus. Nous pénétrons, observons l’expo (bizarrement partagée entre dessins a l’encre de chine du corps humain dégageant une grande force et aquarelle de chevaux tous raplaplat…) et discutons avec une gentille dame européenne qui nous dit que notre projet inetressera sûrement beaucoup Saïd Bouftas qui se bat, lui aussi de son côté pour la recon-naissance de la BD au Maroc. Elle me donne le numéro de Saïd Bouftas et je m’empresse de l’utiliser. Le rendez-vous est pris pour 15h30 dans un café nommé le repère « c’est un bon repère, ça ! » conclu-t-il au téléphone.
Il fait beau et l’espoir est de la partie. Nous nous entendons vraiment bien tous les trois et sommes sur un petit nuage. Nous rejoignons le centre ville et téléphonons à Hanae (étudiante des beaux-arts de casa) pour qu’elle nous rejoigne. Elle vient avec une amie et nous partons essayer un autre Shawarma…mais… c’est aussi celui dans lequel j’ai mangé il y a trois ans !!! Je comprends alors la stricte réalité, tous sont construits quasiment sur le même plan.

Je dois cesser d’écrire…
Je vais résumer la suite, plus tard.
Reprise du cours de l’histoire : Je suis à Fes-capitale culturelle du Maroc ; le mercredi 19 décembre vient de laisser la place au jeudi 20 et je tape sur un clavier QWERTY (standard américain) ces mots de rattrapage. Impossible de chopper un rythme ces derniers jours.
Pourquoi ?
En bref, il y a eu ce premier voyage du O ; suivit de son bilan ; de l’emménagement dans le nouvel appartement et de la préparation de ce grand voyage dont Fès est la première étape.
En rebref ; suite du premier voyage… ou plutôt résumé… ou encore mieux : conclusion !
Nous avons rencontré beaucoup de personnes qui furent intéressées par le projet, des étudiants et des grands. Les étudiants apportent leurs énergies et les grands apportent leur expériences. Les étudiants les plus intéressés sont devenus, sur le conseil d’un grand, des ambassadeurs. Le désir de diffuser nos livres de manière pirate est devenu, sur les conseils du même grand, un désir de s’attirer la bénédiction du ministère de la culture Marocaine. Le grand, Saïd Bouftas est entre autres professeur de dessin anatomique et d’histoire de l’art à l’Ecole Nationale d’Architecture, fondateur des 4 studios d’animation marocains, animateur de stages bd, passionné de dessin, d’enseignement et de partage et nouveau membre du O (je crois avoir oublié de le lui dire).
Il y a une semaine, je travaillais dans ce même appartement à la confection de la première version du numéro zéro du O. Bandes dessinées, textes et charte graphique. Aujourd’hui je vais travailler à la version 1.2 de ce premier pas imprimé. Version inspirée et commanditée par le voyage que nous avons vécu Aziz, Abdkrim et moi ; le esssoueri (Essaouira), le Slaoui (Salé) et le Belgi-francaoui-tetouani-casaoui (…).
Dans la nuit du mardi au mercredi dernier, après 4 jours de travail acharne et collectif, nous prenons la route de Tétouan vers Casablanca (Dar El-Beida) afin d’y effectuer le premier voyage du O. Avec nous, la maquette fraîchement et difficilement obtenue. Je voulais apporter des exemplaires photocopiés et reliés, mais le temps et la technique n’ont pas suivi. Nous partons comme des guerriers, les femmes et hommes de notre tribu nous ayant serré une dernière fois dans leurs bras en demandant au dieu tout puissant de veiller sur nous et de nous faire revenir victorieux et si possible entier. Personne n’a pleuré, mais c’était pas loin… Nous partons plein d’espoir de conquête et avons comme arme 8 feuilles à photocopier, une agrafeuse (de loin l’objet le plus dangereux) et des rendez-vous plus ou moins confirmés dans quatre écoles différentes, à Casa, Rabat et Kenitra.
Nous arrivons à la gare de Bus de Casa à 08h30 du matin… je fais un bon de trois ans dans un passe brumeux et y retrouve ces lieux déjà visité lorsque’avec mon amoureuse, nous avions rejoint Marie qui terminait un travail dans l’association Bayti qui s’occupe des enfants vagabonds. Elle nous avait explique comment ces enfants n’avaient au maximum que 48h de relative tranquillité avant d’avoir de gros soucis dans cette capitale économique qu’est Casa. 48h maximum avant d’être détournés par des aînés maléfiques et emportés dans le cercle mortel de la violence, de la drogue, de la prostitution et de l’esclavage. Beaucoup de ces enfants sans domicile arrivent toujours par cette même gare que nous foulons en ce mercredi 12 décembre 2007.
09h20, nous sommes devant cette école des beaux-arts que je vois pour la deuxième fois. J’ai eu plusieurs contacts mails et téléphonique avec Abdelaziz Mouride afin qu’il organise notre première exposition du O devant les étudiants de BD (les autres aussi j’espère). Nous arrivons avant lui et croisons un des étudiants de troisième année. « Quoi, une réunion autour d’un projet d’édition de BD ? nan, le professeur Mouride nous n’a rien dit…ET TOI ! (il interpelle une première BD) tu es au courant qu’une conférence va avoir lieu a 10h sur l’avenir de la BD au Maroc ?
- Non, pas du tout… »
Ca commence bien : « Venez à 10h00 et prévenez vos amis, camarades de classe, et tous ceux qui sont intéressés par la BD en général !!! »
Il est 09h15 et nous devons trouver l‘endroit pour photocopier la maquette afin de pouvoir leur laisser des exemplaires.
09h45, Mouride arrive le sourire aux lèvres et nous conduit au directeur afin de nous présenter. Celui-ci arbore la même expression que j’avais perçu dans les yeux d’un officiel venu visiter en grande pompe le dernier festival de bd de Tétouan ; 15 tonnes de lassitude accrochées à chaque paupière et une attention proche du curcurbitace agonisant. Un bonheur. J’expédie l’explication car j’ai besoin du reste d’énergie parcourant ma carcasse pour les étudiants que nous allons bientôt rencontrer.
C’est une chance, le mot a bien circulé. Ils sont nombreux. Nous, intimidés.
Explication en français, précisions de mes frères en Dérija, questions, yeux qui brillent, intérêt, rires et promesses.
Nous sommes interrompus par Mr Mouride, présentant un ami a lui projetant de créer un site internet où serait archivés toute la bd marocaine. Nos projets convergent et peuvent être complémentaires ; ça peut être une bonne chose.
Nous continuons de parler avec les étudiants, mais des professeurs nous pressent de finir car d’autres cours ont déjà commencé.
Nous poursuivons quand même dans la cour. Abdkrim et Aziz redéfinissent les zones obscures laissées par mon explication française. Nous rions beaucoup et buvons un thé offert par la maison.L’heure du repas ayant fait son apparition, ce sont deux charmantes jeunes femmes qui nous guident dans cette grande ville vers un lieu de sustentation rapide et bon marché et sacrément local : le shawarma ! Flash-back, nous avions mangé exactement ici il y a trois ans avec Marie. C’est hors de prix pour un sandwich, 25 DH …nous sommes bien dans une capitale.
Nous discutons de la vie, des amours et des études. Les problèmes de l’école des beaux-arts de Casa sont proches de ceux de Tétouan.
Cigarette, partagée (toujours) avec Abdkrim, visite de la vieille ville où mon grand-père est né et a grandi, charme des étudiantes et retour aux bozarts.
Nous avons prévu d’aller (grâce une ancienne élève de Tétouan) dans une école d’art privé nommée Art Com. Elle devait préparer notre venue en sa qualité de nouvelle prof dans cet établissement…
Nous débarquons comme trois intrus, dans cet univers où le droit d’entrée se compte en dirham, 4000 pour être exact, et par mois s’il vous plait, le prix d’une école d’art privé en Europe… La secrétaire nous envoie dans un bureau et nous promet qu’un certain m’sieur Machin va venir. On attend, on rigole de tout ce faste et m’sieur Machin débarque, nous faisant bien comprendre que cela ne l’intéresse que peu, qu’il ne peut pas nous mettre en contact avec les étudiants car ils sont en cours, et que la prochaine fois, il serait bon de prévenir un peu à l’avance !!! Heureusement, un étudiant passe par là, et reconnaît Abdkrim, avec qui il a participé à un stage d’animation l’an passé. Nos photos commencent ici.
Cet étudiant s’appelle Ali, et deviendra au terme de la discussion, notre ambassadeur du O dans cette école.Photo devant le bâtiment, nous avons conquis cette école.
Retour aux beaux-arts, on retrouve les étudiants et les débats recommencent.
Dans une salle en haut, Abdelaziz Mouride rend les planches et les notes. Il a une bonne façon de voir l’enseignement, mais n’a malheureusement que peu de savoir à partager dans ce domaine qu’est la bande dessinée… Il essaye d’expliquer des choses relatives à la typographie dans les phylactères, des infos qu’il a apprises sur un de ces sites qui vous expliquent LA BANDE DESSINE EN 3 ETAPES. C’est comme les livres pour apprendre à faire du MANGA ! Je déteste ça. Leurs informations sont réductrices, directives, parfois fausses et surtout tellement éloignées d’une réflexion autour de le narration et de la moindre petite ouverture vers un ailleurs encore inconnu. Ces sites ne se concentrent que sur le dessin et sont loin de parler de cet art qu’est la BD. Quoi qu’il en soit, il m’invite à discuter autour de ce sujet et c’est parti : je me passionne, je vole d’un sujet à l’autre, de la place d’une bulle dans la case rapport au sens de lecture à l’intérêt possible de jouer avec différentes typos, à l’opportunité d’écrire un passage illisible si cela vient apporter une tension dans l’histoire, à la mise en case du texte, tronçonnée de manière à suivre les respirations de la voix, ou pas…etc.
Bien entendu je dis pas mal de conneries aussi, dû à l’emportement, mais je supporte mal que des gens enferment cet art qui est pourtant si vaste, si jeune et si vieux, en tout cas si important aujourd’hui… M’enfin la nuit tombe et le gardien de l’école nous chasse.Il est 19h00 et nous prenons un café mérité avant de rejoindre tonton Aziz chez lui. Nous en avons plein la tête, les yeux, le cœur et le bide. Abdkrim parle en Amazigh au serveur. Beaucoup de commerces de Casa sont tenus par des Amazigh me dit-il. Je n’arrive pas encore bien à les différencier des Arabes, mais je commence dès ce soir à m’entraîner. Ça se joue entre les yeux, la forme du nez, du visage et la couleur de la peau… et aussi, « tu verras jamais des Amazigh avec le visage tout balafré de cicatrices, ça, c’est les Arabes. Les Amazigh sont des gens pacifiques. »

Nous décidons, à mon grand regret et celui de mes lombaires, de rejoindre l’appartement d’Aziz à pied…je trouille que celui-ci soit très très loin, mais une seule une grosse demi-heure nous y emporte.
Accueil des plus chaleureux, dîner succulent, blagues à pleurer de rire, discussion politique à couteaux tirés et sommeille des justes. Il est minuit et le réveil est placé à 09h30.
À 08h30, les autres se foutent de moi car je suis encore ensommeillé. A 09h30 quand le réveil sonne enfin, nous sommes lavés, repus et prêts à partir.
Il fait beau et pollué en ce Jeudi matin 13 Décembre et nous allons, sur les conseils-obligations d’Aziz, assister à une exposition des travaux d’un certain Saïd Bouftas. Inconnu de moi, mais puisque nous n’avons pas de rendez_vous avant l’après-midi, yallah.

En chemin, dans notre errance, nous croisons Icham, qui nous reconnaît en tant qu’artiste, le fait qu’Abdkrim ait décidé de porter le drapeaux sur ses épaules doit y être pour quelque chose.
Discussion sur notre projet, échange d’adresse mail et offre du numéro zéro. Dans sa gentillesse, il nous indique la route à suivre pour aller au point de repère le plus proche de la Casa del Arte (lieu d’exposition). Nous perdons grâce à ses judicieux conseil une bonne heure de marche, mais visitons une face de Casa qu’aucun de nous ne connaissait. Personne sur le chemin ne sait ou se trouve la Casa del Arte et c’est presque par hasard que nous tombons dessus. Nous pénétrons, observons l’expo (bizarrement partagée entre dessins a l’encre de chine du corps humain dégageant une grande force et aquarelle de chevaux tous raplaplat…) et discutons avec une gentille dame européenne qui nous dit que notre projet inetressera sûrement beaucoup Saïd Bouftas qui se bat, lui aussi de son côté pour la recon-naissance de la BD au Maroc. Elle me donne le numéro de Saïd Bouftas et je m’empresse de l’utiliser. Le rendez-vous est pris pour 15h30 dans un café nommé le repère « c’est un bon repère, ça ! » conclu-t-il au téléphone.Il fait beau et l’espoir est de la partie. Nous nous entendons vraiment bien tous les trois et sommes sur un petit nuage. Nous rejoignons le centre ville et téléphonons à Hanae (étudiante des beaux-arts de casa) pour qu’elle nous rejoigne. Elle vient avec une amie et nous partons essayer un autre Shawarma…mais… c’est aussi celui dans lequel j’ai mangé il y a trois ans !!! Je comprends alors la stricte réalité, tous sont construits quasiment sur le même plan.


Je dois cesser d’écrire…
Je vais résumer la suite, plus tard.
Reprise du cours de l’histoire : Je suis à Fes-capitale culturelle du Maroc ; le mercredi 19 décembre vient de laisser la place au jeudi 20 et je tape sur un clavier QWERTY (standard américain) ces mots de rattrapage. Impossible de chopper un rythme ces derniers jours.
Pourquoi ?
En bref, il y a eu ce premier voyage du O ; suivit de son bilan ; de l’emménagement dans le nouvel appartement et de la préparation de ce grand voyage dont Fès est la première étape.
En rebref ; suite du premier voyage… ou plutôt résumé… ou encore mieux : conclusion !
Nous avons rencontré beaucoup de personnes qui furent intéressées par le projet, des étudiants et des grands. Les étudiants apportent leurs énergies et les grands apportent leur expériences. Les étudiants les plus intéressés sont devenus, sur le conseil d’un grand, des ambassadeurs. Le désir de diffuser nos livres de manière pirate est devenu, sur les conseils du même grand, un désir de s’attirer la bénédiction du ministère de la culture Marocaine. Le grand, Saïd Bouftas est entre autres professeur de dessin anatomique et d’histoire de l’art à l’Ecole Nationale d’Architecture, fondateur des 4 studios d’animation marocains, animateur de stages bd, passionné de dessin, d’enseignement et de partage et nouveau membre du O (je crois avoir oublié de le lui dire).
Il nous a mis en garde contre la diffusion illégale car trop vulnérable aux attaques des gens motivés à briser ce genre de projets, et trop lourde de conséquences s’ils y arrivaient.
Il a beaucoup aimé les principes de liberté, de responsabilité égalitaires, de générosité et d’humilité du O.
Il nous a enflammé le cerveau en parlant des possibilités futures du O et nous a manifesté un grand signe d’amitié et de confiance en nous invitant le lendemain dans l’école supérieure, la plus class au Maroc, l’E.N.A. (cherchez les initiales dans les lignes précédentes !) pour y intervenir au sein de son cours d’histoire de l’art.

Le soir, nous étions à Rabat d’où Abdkrim est parti rejoindre sa famille à Salé alors qu’Aziz et moi rencontrions d’anciens étudiants de Tétouan, aujourd’hui travaillant pour une série de dessins animés marocaine et produisant 3 minutes hebdomadaires. C’est très lourd comme travail, alors, même si le projet les emballe, ils ne pensent pas pouvoir participer activement… beaucoup de discussion avec eux et nuit très courte.
Le vendredi, nous visitons donc l’E.N.A. le matin et l’atelier de manga de Kenitra l’après midi. Les ambassadeurs sont trouvés et les idées encore enrichies. 



Quelques heures de bus nous renvoient à Tétouan où le vent en ce tout début de journée du samedi nous glace.Nous remontons avec Abdkrim dans les hauteurs avec la résolution de dormir enfin un peu tôt mais ne sombrons dans le sommeil que vers 05H30, après avoir rencontré et entendu (et enregistré-merciDenis) l’histoire de Mohamed de Goulmime, qui, à 17 ans, a désespérément fui le Maroc clandestinement. Son histoire est celle de sa génération. Son histoire est exemplaire et nous allons travailler à l’adapter afin de pouvoir la diffuser dans le O.
L’essentiel aujourd’hui est de redéfinir le O dans la version 0.2 du numéro zéro à la lumière de tous les apports de ce premier voyage.
Nous allons donc créer une association, demander le dépôt légal de parution, le droit de diffusion, et un rendez-vous avec la directrice du département livre du ministère de la culture. Bien entendu, nous allons continuer de diffuser la nouvelle de la naissance du O.




Quelques heures de bus nous renvoient à Tétouan où le vent en ce tout début de journée du samedi nous glace.Nous remontons avec Abdkrim dans les hauteurs avec la résolution de dormir enfin un peu tôt mais ne sombrons dans le sommeil que vers 05H30, après avoir rencontré et entendu (et enregistré-merciDenis) l’histoire de Mohamed de Goulmime, qui, à 17 ans, a désespérément fui le Maroc clandestinement. Son histoire est celle de sa génération. Son histoire est exemplaire et nous allons travailler à l’adapter afin de pouvoir la diffuser dans le O.L’essentiel aujourd’hui est de redéfinir le O dans la version 0.2 du numéro zéro à la lumière de tous les apports de ce premier voyage.
Nous allons donc créer une association, demander le dépôt légal de parution, le droit de diffusion, et un rendez-vous avec la directrice du département livre du ministère de la culture. Bien entendu, nous allons continuer de diffuser la nouvelle de la naissance du O.
Nous allons probablement participer à 2 salons de livre en février… Mais je vous en reparlerai si cela se concrétise.
J’oublie beaucoup de choses maintenant, mais pardonnez- moi, aujourd’hui j’ai appris :
J’oublie beaucoup de choses maintenant, mais pardonnez- moi, aujourd’hui j’ai appris :
_qu’il existait des souks spéciaux remplis de bestiaux pour la fête de l’Aide

_à choisir un bon mouton mâle

_à quoi ressemblait Fès de nuit
_que la famille de Simo était très accueillante (cela rime bien sur avec excès de nourriture…)
_que la famille de Simo était très accueillante (cela rime bien sur avec excès de nourriture…)_Et que zapper sur 6 serveurs satellites était long, incroyablement chiant et carrément énervant au final… Mais cela doit être culturel car cette pratique est appliquée consciencesement, à la manière de ces gestes ancestraux sans lesquels les sociétés sédentaires n’auraient pu survivre.
Tout à l’heure le soleil se lève sur jeudi 20 et j’espère pouvoir vous envoyer les photos et ce texte… car le vendredi, cela sera impossible en raison de la grande fête engendrant la mort du nouveau membre de la famille (relire l’histoire d’Abraham et de son fils Ismail d'où cette tradition est tirée) broutant tranquillement sur le balcon à quelques mètres de moi.
Tout à l’heure le soleil se lève sur jeudi 20 et j’espère pouvoir vous envoyer les photos et ce texte… car le vendredi, cela sera impossible en raison de la grande fête engendrant la mort du nouveau membre de la famille (relire l’histoire d’Abraham et de son fils Ismail d'où cette tradition est tirée) broutant tranquillement sur le balcon à quelques mètres de moi.
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