samedi 17 novembre 2007

C'est parti mon kiki !!! Yala !!!

Bien, aujourd'hui, j'utilise un peu de temps pour envoyer les dessins relatifs aux aventures de la semaine écoulée. Une semaine courte comme un jour et remplie comme un mois...


Au niveau travail, les cours que j'ai eu la chance de donner jusqu'à présent furent mzian pour moi car j'ai eu l'impression qu'ils furent mzian pour eux, meme si je me demande comment leur transmettre au mieux qu'il n'y a peu d'enseignement instructifs en dehors du travail personnel et acharné dans le domaine artistique et donc dans la bande dessinée (a forciori dans un pays ou elle n'existe pas). Parler et commenter leurs Bds me fait de toute facon un bien fou dans ma pratique. A ce propos je reprends "Dansquelleetagere" avec une nouvelle formule - pour l'instant sous la forme d'une joutte dessinée avec Abdekrim, un des Aigles Amazighe* qui vivent dans les hauteurs de Tétouan, chez qui je passe beaucoup de temps. Dans ce nid vivent pour l'instant quatres humains : Abdkrim, Smail, Abdelarim et Driss... Je commence par poser le décor avec cette série de dessin :




















































*peuples établis au Maroc avant les invasions arabes et qui conservent leurs propres traditions, langues et visions de la vie... entre autre.










Bien, de GRANDS PROBLEMES TECHNIQUES M'OBLIGENT A CHANGER DE STRATéGIE...



A priori les dessins ne se chargent plus sur ce PC. Ce cyber est pourtant plus que correct et la taulière fort engageante (bien que démunie de la moindre notion de francais mais sertie d'un des plus beau sourire de la région) mais mes putains d'images ne veulent pas aller sur ce blog à la con...Tant pis.. je vais écrire :



Alors, quoi de neuf?

Hé bien je suis dans une nouvelle dynamique plus que bienfaisante. Je crois que je profite de l'énergie présente dans la terre, ou alors serait-ce dû au fait que je bois l'eau directement de la source, ou alors que mon statut d'étranger alerte mes sens, ou bien que mon role de professeur me pousse à donner le bon exemple, mais aussi que mon désir de faire éclore et perdurer les talents narratifs de mes nouveaux compatriotes m'oblige à me sortir les doigts du cul avec grande conviction, ou enfin ne préparerais-je pas déjà mon retour et le premier regard croisé avec celle que j'ai emmené dans mon coeur? Peu importe, ce qu'il se passe, c'est que je dessine et réfléchis beaucoup ! Et ca, c'est mzian !!!




Mais attendez !!!

OUI !!! Bonne nouvells, vous allez pouvoir assister à la fable du lièvre et de la tortue revisité par Said, un peu à l'ambiance d'une rue pietonne, à trois tronches , une discussion entre étudiants devant un thé, un vieil artiste Marocain (Mr Ouazzani, directeur de l'INBA) arrivé au terme d'un mois de travail, et, si j'avais pas perdu le fichier lors d'incessant trimballage de ces trucs numériques, le match de foot France/Maroc dans un café populaire (je le retrouve pour la prochaine fois !)







































































Voilà, demain je vous parle de mon projet de création d'un avenir pour la bande-dessinée au Maroc et comment les autorités n'auront d'autres choix que de construire nos statues (à moi et au groupe avec lequel je travaille) dans tous les centres villes du pays, en longueur...et en CERCLE.

mercredi 14 novembre 2007

Tétouan...

Jeudi soir, quitté mon vieil oncle marocain au bord de la vieille route et pénétré dans le taxi au son des ancestrales recommandations faites à ceux que l’on aime.




La nuit est jeune et j’ai la trouille de louper mon bus à cause d’un accident de voiture ( ceux qui ont déjà profités d’un tour en taxi dans Casa pourront me comprendre) mais arrive avec les 30 minutes d’avances suffisantes à calmer mes angoisses.




Enregistrement des bagages :




« Fine radi ? » J’ai peur d’avoir compris du premier coup et pose la question : « Ashno ? » Le gros monsieur me répond « FINE RADI ? » Héhé, j’ai bien entendu « Ou tu vas ? » Gonflé de l’orgeuil de celui qui prend conscience qu’il est devenu fin polyglotte, je lui réponds plein d’humilité : « Tétouan ! » Son comparse vérifie le poids des bagages et me demande « ramstache ! » Afin de m'acquiter de la dette résultant du sur-poids de mon fardeau, je lui tends sereinement un billet de 20 DH , car « ramstache », c’est quinze !

Parti de Casa à 23h30, mal au dos, froid, musique ultra forte, conduite ultra sportive, la CTM (Compagnie de Transport Marocain) me dépose à 05h30 à Tétouan le vendredi matin. J’ai à peine dormi et Said est là, souriant au bord de la gare de bus.
Said est le professeur de Bd de L’institut National des Beaux-arts de Tétouan.Il a 27 ans et est prof depuis la fin de ses études de BD (il a fait parti de la première génération d’étudiants marocains ayant eu le choix d'une option bande dessinée, dispensé par des profs de St Luc Bruxelles dans le cadre d’un accord internationnal qui me permet de vous écrire de Tétouan aujourd'hui). Said m’aide à porter mes enclumes jusque chez lui et me prépare une omelette au Cumin (kamoun) flottant dans l’huile d’olive (zit zeitoune). Le thé est chaud, et après une heure de discussion dont je suis bien incapable de me souvenir, m’offre son lit et part dormir dans son salon. Je m’endors vers les 07h00 en mettant le réveil à 11h00. Rendez-vous avec quelques étudiants de BD à midi devant l’INBA.

Les moustiques se régalent, ils sont ma malédiction éternelle (oui, j'aurais pu avoir pire; mais putain c'est chiant quand même…)

11 heure, le telephone hurle.

Loubia (soupe de flageolet) dans le ventre et débarbouillage sommaire, nous décollons vers l’école. Je retrouve Tétouan de jour et me fait la réflexion qu’elle me manquait. Un homme tiens un mouton en laisse. L’Aid el Kbir (la fête du grand pardon des musulmans) aura lieu dans moins d’un mois et je vais observer ce cortège de plus en plus souvent.

Nous remontons l’avenue de l’Institut des Beaux Arts et je croise des regards familiers.
Sourires.
En face de l’école, une téléboutique, un coiffeur, un bazar à sucrerie, un vendeur de cigarettes au détail et le Bar des étudiants.

Grands, grands sourires.

Mimi, Abdelakhim, Smail, Simo, Hajar, Abdallah « Comment ca va ? –la famille, la santé ? la Belgique ? Ceux qui sont là-bas ? Denis, Saskia, Eddy ? Et Fatiah et Rédouane sont bien installés ? »-« Tout va bien, tout le monde va bien. »

Smail, originaire de Ouarzazate va bientôt devoir quitter Tétouan, des dangereuses crises d’Asthmes le terrassant lorsqu’il vit ici (partit deux fois en urgence ces dernières semaines. Il est fatigué mesquine (le pauvre). Sara qui souffrait énormément du dos l'année dernière serait aujourd'hui en fauteuil roulant, dans l'attente d'une intervention... voilà pour les mauvaises nouvelles.
Les regards se font toujours dans les yeux.

Puis arrive le pirate de Salé, Abdelkrim…

QUESTION : -"QUEL AVENIR POUR LA BANDE DESSINéE ET SES AUTEURS AU MAROC?"
OUAKHA (d'accord) C’est reparti !

QUESTION : "COMMENT S'EN SORTIR, TOUS ENSEMBLE.."

Réponse : "J'ai une proposition à vous faire... j'ai un projet en tête" Ils m'écoutent, m'entendent, et rebondissent.



Mzian (parfait), M'shina ( On est partis).



-----J’ai écris ce message dimanche, mais n’ai pas eu le temps d’aller dans un cyber-café le poster depuis.------

Maintenant je suis à Martyl (20km de Tétouan ; lieux de quelques-uns de mes dodos), nous sommes mercredi 14, le soleil se couche super rapidement, mes cheveux poussent incroyablement vite, et je me suis (re)mis de manière étonnament véloce dans le rythme marocain car, depuis mon arrivée à Tétouan, jours et nuits s’emmêlent…